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Liste des pièces de référence du concours Multiphonic 2024

List of reference pieces for the Multiphonic 2024 competition

Liste der Referenzstücke für den Wettbewerb Multiphonic 2024

Elenco dei brani di riferimento per il concorso Multiphonic 2024

Télécharger les partitions

Gabriel Fauré

Paul Verlaine

C’est à partir de l’une de ces mélodies de Fauré sur des textes de Verlaine que vous pouvez choisir la pièce qui servira à votre création.
Pour rester dans le concept du concours de Multiphonic, il est important de bien respecter les conditions de réinterprétations expliquées ici.

It is from one of these melodies by Fauré to texts by Verlaine that you can choose the piece which will be used in your creation.
To stay within the concept of the Multiphonic competition, it is important to respect the reinterpretation conditions explained here.

Aus einer dieser Melodien von Fauré und Texten von Verlaine können Sie das Stück auswählen, das in Ihrer Kreation verwendet werden soll.
Um im Rahmen des Konzepts des Multiphonic-Wettbewerbs zu bleiben, ist es wichtig, die hier erläuterten Neuinterpretations-bedingungen zu respektieren.

È da una di queste melodie di Fauré su testi di Verlaine che potrete scegliere il brano che verrà utilizzato nella vostra creazione.
Per restare nel concetto del Concorso Multifonico, è importante rispettare le condizioni di reinterpretazione spiegate qui.

La lune blanche

La lune blanche
Luit dans les bois ;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée…

Ô bien-aimée.

L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure…

Rêvons, c’est l’heure.

Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l’astre irise…

C’est l’heure exquise.


J’allais par des chemins perfides

J’allais par des chemins perfides,
Douloureusement incertain.
Vos chères mains furent mes guides.

Si pâle à l’horizon lointain
Luisait un faible espoir d’aurore ;
Votre regard fut le matin.

Nul bruit, sinon son pas sonore,
N’encourageait le voyageur.
Votre voix me dit : ” Marche encore ! “

Mon coeur craintif, mon sombre coeur
Pleurait, seul, sur la triste voie ;
L’amour, délicieux vainqueur,

Nous a réunis dans la joie.


J’ai presque peur, en vérité

J’ai presque peur, en vérité,
Tant je sens ma vie enlacée
A la radieuse pensée
Qui m’a pris l’âme l’autre été,

Tant votre image, à jamais chère,
Habite en ce coeur tout à vous,
Mon coeur uniquement jaloux
De vous aimer et de vous plaire ;

Et je tremble, pardonnez-moi
D’aussi franchement vous le dire,
A penser qu’un mot, un sourire
De vous est désormais ma loi,

Et qu’il vous suffirait d’un geste.
D’une parole ou d’un clin d’oeil,
Pour mettre tout mon être en deuil
De son illusion céleste.

Mais plutôt je ne veux vous voir,
L’avenir dût-il m’être sombre
Et fécond en peines sans nombre,
Qu’à travers un immense espoir,
Plongé dans ce bonheur suprême
De me dire encore et toujours,
En dépit des mornes retours,
Que je vous aime, que je t’aime !


Avant que tu ne t’en ailles

Avant que tu ne t’en ailles,
Pâle étoile du matin,
– Mille cailles
Chantent, chantent dans le thym. –

Tourne devers le poète,
Dont les yeux sont pleins d’amour;
– L’alouette
Monte au ciel avec le jour. –

Tourne ton regard que noie
L’aurore dans son azur;
– Quelle joie
Parmi les champs de blé mûr ! –

Puis fais luire ma pensée
Là-bas – bien loin, oh, bien loin !
– La rosée
Gaîment brille sur le foin. –

Dans le doux rêve où s’agite
Ma mie endormie encor…
– Vite, vite,
Car voici le soleil d’or. –


N’est-ce pas ? en dépit des sots et des méchants

N’est-ce pas ? en dépit des sots et des méchants
Qui ne manqueront pas d’envier notre joie,
Nous serons fiers parfois et toujours indulgents.

N’est-ce pas ? nous irons, gais et lents, dans la voie
Modeste que nous montre en souriant l’Espoir,
Peu soucieux qu’on nous ignore ou qu’on nous voie.

Isolés dans l’amour ainsi qu’en un bois noir,
Nos deux coeurs, exhalant leur tendresse paisible,
Seront deux rossignols qui chantent dans le soir.

Quant au Monde, qu’il soit envers nous irascible
Ou doux, que nous feront ses gestes ? Il peut bien,
S’il veut, nous caresser ou nous prendre pour cible.

Unis par le plus fort et le plus cher lien,
Et d’ailleurs, possédant l’armure adamantine,
Nous sourirons à tous et n’aurons peur de rien.

Sans nous préoccuper de ce que nous destine
Le Sort, nous marcherons pourtant du même pas,
Et la main dans la main, avec l’âme enfantine

De ceux qui s’aiment saris mélange, n’est-ce pas ?


L’hiver a cessé : la lumière est tiède

L’hiver a cessé : la lumière est tiède
Et danse, du sol au firmament clair.
Il faut que le coeur le plus triste cède
A l’immense joie éparse dans l’air.

Même ce Paris maussade et malade
Semble faire accueil aux jeunes soleils,
Et comme pour une immense accolade
Tend les mille bras de ses toits vermeils.

J’ai depuis un an le printemps dans l’âme
Et le vert retour du doux floréal,
Ainsi qu’une flamme entoure une flamme,
Met de l’idéal sur mon idéal.

Le ciel bleu prolonge, exhausse et couronne
L’immuable azur où rit mon amour.
La saison est belle et ma part est bonne
Et tous mes espoirs ont enfin leur tour.

Que vienne l’été ! que vienne encore
L’automne et l’hiver ! Et chaque saison
Me sera charmante, ô Toi que décore
Cette fantaisie et cette raison !


Mandoline

Les donneurs de sérénades
Et les belles écouteuses
Echangent des propos fades
Sous les ramures chanteuses.

C’est Tircis et c’est Aminte,
Et c’est l’éternel Clitandre,
Et c’est Damis qui pour mainte
Cruelle fait maint vers tendre.

Leurs courtes vestes de soie,
Leurs longues robes à queues,
Leur élégance, leur joie
Et leurs molles ombres bleues

Tourbillonnent dans l’extase
D’une lune rose et grise,
Et la mandoline jase
Parmi les frissons de brise.


En sourdine

Calmes dans le demi-jour
Que les branches hautes font,
Pénétrons bien notre amour
De ce silence profond.

Fondons nos âmes, nos cœurs
Et nos sens extasiés,
Parmi les vagues langueurs
Des pins et des arbousiers.

Ferme tes yeux à demi,
Croise tes bras sur ton sein,
Et de ton cœur endormi
Chasse à jamais tout dessein.

Laissons-nous persuader
Au souffle berceur et doux
Qui vient à tes pieds rider
Les ondes de gazon roux.

Et quand, solennel, le soir
Des chênes noirs tombera,
Voix de notre désespoir,
Le rossignol chantera.


A Clymène

Mystiques barcarolles,
Romances sans paroles,
Chère, puisque tes yeux,
Couleur des cieux,
Puisque ta voix, étrange
Vision qui dérange
Et trouble l’horizon
De ma raison,
Puisque l’arôme insigne
De la pâleur de cygne,
Et puisque la candeur
De ton odeur,
Ah ! puisque tout ton être,
Musique qui pénètre,
Nimbes d’anges défunts,
Tons et parfums,
A, sur d’almes cadences,
En ces correspondances
Induit mon cœur subtil,
Ainsi soit-il !


C’est l’extase langoureuse

C’est l’extase langoureuse,
C’est la fatigue amoureuse,
C’est tous les frissons des bois
Parmi l’étreinte des brises,
C’est, vers les ramures grises,
Le choeur des petites voix.

O le frêle et frais murmure !
Cela gazouille et susurre,
Cela ressemble au cri doux
Que l’herbe agitée expire…
Tu dirais, sous l’eau qui vire,
Le roulis sourd des cailloux.

Cette âme qui se lamente
En cette plainte dormante,
C’est la nôtre, n’est-ce pas ?
La mienne, dis, et la tienne,
Dont s’exhale l’humble antienne
Par ce tiède soir, tout bas ?


Clair de lune

Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.

Tout en chantant sur le mode mineur
L’amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n’ont pas l’air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune,

Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d’extase les jets d’eau,
Les grands jets d’eau sveltes parmi les marbres.


Prison

Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu’on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l’arbre qu’on voit
Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.

– Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?


Spleen

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

– Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

Die köstliche Stunde

Des Mondes Glast
durchglänzt den Wald;
von jedem Ast
ein Rufen schallt
im grünen Hain …
 
Ach, Liebste mein.
 
Tief, schwarz zeigt sich
der See und blank,
drin spiegelt sich
Weidengerank,
es seufzt der Wind …
 
Träumen wir, Kind!
 
Himmels Gewand
lind und dezent
senkt sich aufs Land;
am Firmament
sternglitzernde Runde …
 
Welch köstliche Stunde.
 

 
Ich schritt durch dunkles Niemandsland
 
Ich schritt durch dunkles Niemandsland,
gequält von Selbstzweifeln zumal;
doch war’s an deiner lieben Hand.
 
Ganz fahl am fernen Horizont
stand hoffnungsvoll das Morgenrot;
dein Blick war mir der Strahl der Sonn’.
 
Außer dem Schritt kein Laut sich bot
dem Wand’rer zur Ermutigung.
„Schreit fort!“ mir deine Stimm’ gebot.
 
Mein Herz, in Angst, Verdüsterung
zerfloss in seiner Einsamkeit;11
doch Liebe war’s, die meine Not
verwandelt hat in Liebesfreud.
 

Gedämpften Tons
Lass uns still im Dämmerlicht unter hoher Bäume Zweigen in des Schweigens Angesicht unsre Liebe wohl erzeigen. Mög’ uns Herz und Seel’ zergehn und verzückter Sinne Träume bei dem sehnsuchtsvollen Wehn der Pinien und Erdbeerbäume. Schließe halb die Augen zu, leg die Hände in den Schoß, sage in des Herzens Ruh dich von allem Wollen los. Wiegen möge uns der Wind, der sich sanft und schmeichelnd regt und zu deinen Füßen lind kräuselnd mattes Gras bewegt. Wenn von schwarzer Eichen Rund ernst der Abend sinkt hernieder, wird unsre Verzweiflung kund in der Nachtigallen Lieder.


An Clymene
Geheime Gondelsänge, Wortlose Liederklänge, Weil mir dein Auge nur Licht wie Azur. Weil deiner Stimme Milde Gleich wie ein fremd Gebilde Verstörend mir gebannt Sinn und Verstand. Weil deine holden Glieder Blass wie des Schwans Gefieder, Dein Atem, der ein Hauch Vom Blütenstrauch. Ach! Weil dein ganzes Wesen, Das mir Musik gewesen Aus eines Engels Gruft, Wohlklang und Duft, Mit seligem Verlangen Sanft schwebend mir umfangen Mein Herz in zartem Schein, Soll’s also sein.

Translated by Gertrude Hall
Pictured by Henry McCarter

The Moon, White…

The moon, white,
Shines in the trees:
From each bright
Branch a voice flees
Beneath leaves that move,

O well-beloved.

The pools reflect
A mirror’s depth,
The silhouette
Of willows’ wet
Black where the wind weeps…

Let us dream, time sleeps.

It seems a vast, soothing,
Tender balm
Is falling
From heaven’s calm
Empurpled by a star…

It’s the exquisite hour.


Mandoline

The courtly serenaders,
The beauteous listeners,
Sit idling ‘neath the branches
A balmy zephyr stirs.

It’s Tircis and Aminta,
Clitandre,-ever there!-
Damis, of melting sonnets
To many a frosty fair.

Their trailing flowery dresses,
Their fine beflowered coats,
Their elegance and lightness,
And shadows blue,—all floats

And mingles,—circling, wreathing,
In moonlight opaline,
While through the zephyr’s harping
Tinkles the mandoline.


En sourdine
Tranquil in the twilight dense
By the spreading branches made,
Let us breathe the influence
Of the silence and the shade.

Let your heart melt into mine,
And your soul reach out to me,
‘Mid the languors of the pine
And the sighing arbute-tree.

Close your eyes, your hands let be
Folded on your slumbering heart,
From whose hold all treachery
Drive forever, and all art.

Let us with the hour accord!
Let us let the gentle wind,
Rippling in the sunburnt sward,
Bring us to a patient mind!

And when Night across the air
Shall her solemn shadow fling,
Touching voice of our despair,
Long the nightingale shall sing.


To Clymène
(Fêtes Galants: A Clymène)
Mystical singing-birds,
Romances without words,
Dear, because your eyes
The shade of skies,
Because your voice, strange
Vision that must derange,
Troubling the horizon
Of my reason,
Because the rare perfume
Of your swanlike paleness,
Because the innocence
Of your fragrance,
Ah, because all your being,
Music so piercing,
Clouds of lost angels,
Tones and scents,
Has by soft cadences
With its correspondences,
Lured my subtle heart, Oh
Let it be so!


The Moon, White…
(La Bonne Chanson: VI)
The moon, white,
Shines in the trees:
From each bright
Branch a voice flees
Beneath leaves that move,
O well-beloved.
The pools reflect
A mirror’s depth,
The silhouette
Of willows’ wet
Black where the wind weeps…
Let us dream, time sleeps.
It seems a vast, soothing,
Tender balm
Is falling
From heaven’s calm
Empurpled by a star…
It’s the exquisite hour.


I Was Almost Afraid….
(La Bonne Chanson: XV)
I was almost afraid, it’s so,
I felt my life so entwined
At the radiance in my mind
That last summer seized my soul,
Your image, forever dear,
So lives in this heart that’s yours,
My heart, uniquely jealous, adores
The loving and pleasing you here;
And I tremble, forgive me please
For speaking so freely to you,
To think that a word, a smile or two
From you is now my destiny,
And it only takes a gesture, but one,
Or a sound or your eye blinking,
To set all my being in mourning
With its heavenly deception.
Yet I would rather see you,
Though the future for me prove sombre
Full of miseries without number,
Than in hope’s distant view,
Plunged in this joy supreme
Tell myself ever and again,
Despite the return of such pain,
That I love you, that I love thee!


Is It Not So?….
(La Bonne Chanson: XVII)
Is it not so? Despite the fools, the malevolent
Those who’ll never fail to envy our happiness,
We will sometimes be proud and forever indulgent.
Is it not so? We’ll go, gaily, slowly, on the modest
Road that reveals to us Hope smiling,
Whether we’re seen or ignored, ever careless.
Enclosed by love as in a dark wood, exhaling
Our two hearts, their peaceful tenderness,
Will be two nightingales in the dusk singing.
As for the World, let it be angered by us,
Or tender, what can its gestures signify?
Let it make us a target, or let it caress us.
Bound by the strongest and dearest tie,
And more, possessing adamantine armour,
We’ll smile and fear nothing that meets the eye.
Un-preoccupied with whatever Fate destines for
Us, marching onwards and in step we’ll go,
Hand in hand, with the childlike souls, what’s more,
Of those whose love is untainted, is it not so?


It’s Languorous Ecstasy
(Romances Sans Paroles: Arriettes Oubliées I)
‘The wind, on the heath
Suspends its breath.’
Favart
It’s languorous ecstasy,
It’s amorous syncope,
It’s all the wood’s trembling
In the breeze’s embrace
It’s, in branches grey,
All the small voices singing.
Oh the fresh and frail murmur!
It sighs and it whispers,
Resembling the gentle cry
That the grass breathes when stirred…
Or, in cool water blurred,
Of pebbles mutely rolled by.
The soul that laments
In its hushed complaint,
Is ours, is it not so?
Mine, sung, yours again,
With that humble refrain
In this mild evening, so low?


The Sky’s Above The Roof….
(Prison)
(Sagesse: Bk III, VI)
The sky’s above the roof
So blue, so calm!
A tree above the roof
Waves its palm.
The bell in the sky you see
Gently rings.
A bird on the tree you see
Sadly sings.
My God, my God, life’s there,
Simple and sweet.
A peaceful rumbling there,
The town’s at our feet.
– What have you done, O you there
Who endlessly cry,
Say: what have you done there
With Youth gone by?

Di una prigione

Il cielo si staglia al di sopra del tetto, così blu, così calmo! Un albero, al di sopra del tetto, culla i suoi rami. La campana, nel cielo intravisto, dolcemente suona. Un uccello sull’albero intravisto canta il suo pianto. Mio Dio, Mio Dio, la vita è là semplice e tranquilla. Questo leggero brusio viene dalla città. – Cosa hai fatto, tu che qui piangi senza tregua, di’, che ne hai fatto, proprio tu, ecco, della tua giovinezza?


Chiar di luna

L’anima vostra è un paesaggio eletto
che maschere e bergamaschi van seducendo
al suono del liuto e tra le danze e quasi
tristi dietro il loro fantastico travestimento!

Cantando tutto in scala minore
l’amore vittorioso e la vita opportuna
par che non credano alla loro fortuna
e si confonde il loro canto con il chiar di luna,
Nella calma del chiar di luna bello e struggente
che fa sognare gli uccelli sopra gli alberi
e singhiozzare d’estasi i getti zampillanti, 
grandi agili getti d’acqua in mezzo ai marmi.


Piange nel mio cuore
Piange nel mio cuore
come piove sulla città;
che cos’è questo languore
che penetra il mio cuore ?

O dolce rumore della pioggia
per terra e sui tetti !
Per un cuore che s’annoia,
o il canto della pioggia !

Piange senza ragione
in questo cuore che si scoraggia.
Cosa ! Nessun tradimento ? …
Questo dolore è senza ragione.

È ben la peggior pena
di non sapere perché
senza amore e senza odio
il mio cuore ha tanta pena !


Provo quasi paura, in verità
Provo quasi paura, in verità,
Tanto sento la mia vita legata
Al fulgido pensiero
Che m’ha preso l’anima l’estate passata,
Tanto la vostra immagine, sempre amata,
Dimora in questo cuore tutto vostro,
Questo mio cuore cui solamente importa
Potervi amare e piacere;
E io tremo, perdonatemi
Se con tanta schiettezza ve lo dico,
Al sol pensare che ogni vostra parola,
Ogni sorriso ormai per me son legge,
E che vi basterebbe un gesto,
Una parola o un batter di ciglia,
Per far piombare l’esser mio nel lutto
Della sua celestiale illusione.
Ma sarebbe per me meglio vedervi,
Pur se mi sarà funesto l’avvenire
E foriero d’infinite angustie,
Solo attraverso una speranza immensa,
Immerso in questa somma fortuna
Di potermi dire ripetutamente,
A costo di parere un’eco insistente,
Che io vi amo, che io t’amo!


Ho quasi paura, in verità…
Ho quasi paura, in verità,
tanto sento la mia vita allacciata
al pensiero radioso
che l’anima mi ha preso l’altra estate,

tanto la tua sempre cara imagine
abita in questo cuore tutto tuo,
questo mio cuore soltanto bramoso
di amarti e di piacerti!

Io tremo – e tu perdona
la mia estrema franchezza –
se penso che un sorriso, una parola
da parte tua son legge ormai per me,

e che ti basterebbe un solo gesto,
una parola, un battito di palpebre,
per chiudere il mio essere nel lutto
della sua celeste illusione.


A Climene
Mistiche barcarole,
romanze senza parole,
cara, poiché i tuoi occhi
color del cielo,

poiché la tua voce, strana
visione che sconvolge
e turba l’orizzonte
della mia ragione,

poiché l’aroma insigne
del tuo pallore di cigno,
poiché il candore
del tuo odore,

ah! poiché tutto il tuo essere,
musica penetrante,
nimbi d’angeli morti,
toni e profumi,

ha, con alme cadenze,
in sue corrispondenze
indotto il mio cuore sottile,
così sia!


En sordina
Calmi nella penombra
che gli alti rami spargono
penetriamo il nostro amore
di questo silenzio profondo.

Uniamo le nostre anime, i cuori
ed i sensi in estasi,
in mezzo ai vaghi languori
dei pini e dei corbezzoli.

Socchiudi gli occhi,
incrocia le braccia sul seno,
e dal tuo cuore assopito
scaccia per sempre ogni progetto.

Lasciamoci persuadere
al dolce soffio che culla
e che ai tuoi piedi viene ad increspare
le onde di erba rossa.

E quando, solenne, la sera
cadrà dalle nere querce,
voce della nostra disperazione
l’usignolo canterà


A Climene

Mistiche barcarole,
romanze senza parole,
cara, poiché i tuoi occhi
color del cielo,

poiché la tua voce, strana
visione che sconvolge
e turba l’orizzonte
della mia ragione,

poiché l’aroma insigne
del tuo pallore di cigno,
poiché il candore
del tuo odore,

ah! poiché tutto il tuo essere,
musica penetrante,
nimbi d’angeli morti,
toni e profumi,

ha, con alme cadenze,
in sue corrispondenze
indotto il mio cuore sottile,
così sia!